La nature humaine selon Alfred Museremu : méditation sincère ou justification subtile ?
L’homme est-il naturellement bon ou mauvais ? Réflexion philosophique sur une provocation intellectuelle autour de la morale, de la vertu et de la nature humaine.
Monsieur Museremu,
Votre récente réflexion sur X – « L’homme est-il naturellement bon ou mauvais » – interpelle par sa profondeur. Inspirée, dites-vous, par une « provocation intellectuelle » de prêtres catholiques, dont l'Abbé Déo, « fin connaisseur de la morale », elle semble révéler un besoin intime de repenser la morale à l'aune de l'action de votre profession.
Cette tension entre action et réflexion vous conduit naturellement vers les grands philosophes. Vous convoquez Hobbes, qui dans son Léviathan (1651) voit l'homme comme « un loup pour l'homme », Rousseau, qui dans Du contrat social (1762) défend sa bonté « naturelle » corrompue par la société, et Aristote, qui dans Éthique à Nicomaque (IVe siècle av. J.-C.) affirme qu’il peut se perfectionner, « nous devenons justes en accomplissant des actes justes », a-t-il écrit.
Cependant, votre préférence avouée pour Hobbes intrigue : reflète-t-elle votre expérience au service d'un ordre contesté, ou traduit-elle un constat désabusé ? Cette oscillation entre la vision hobbesienne et l'idéal rousseauiste confère à votre méditation sa complexité. Dès lors, cette méditation annonce-t-elle un changement intérieur ou représente-t-elle une tentative d'apaiser les contradictions entre fonction et conscience ?
Au-delà de ce dilemme classique surgit une interrogation plus contemporaine, éclairée par Foucault. Dans Surveiller et punir (1975), il observe que « le pouvoir ne s'impose pas seulement de l'extérieur, il modèle les âmes ». Dans cette perspective, comment dissocier votre réflexion morale de l'exercice d'une autorité parfois coercitive, particulièrement dans un système critiqué pour ses méthodes ? Si, comme le suggère Aristote, la perfectibilité s'acquiert par l'action, votre texte marque-t-il le début d'une transformation personnelle ou tente-t-il de réconcilier la fonction et l’éthique ?
Cette question trouve un prolongement chez d'autres philosophes qui vous auraient sans doute interpellé. Paul Ricœur (2000), souligne que « le pardon suppose la mémoire, la responsabilité et le changement » – une triade indissociable. Dans la même veine, Camus affirmait dans L'homme révolté (1951) que « l'homme se définit plus par ce qu'il tait que par ce qu'il proclame ». Peut-être aspirez-vous, comme Spinoza le formulait dans son Éthique (1677), à cette libération qui commence par la compréhension.
Toutefois, la pensée sans action demeure incomplète. Sartre (1946) nous le rappelle que « l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. » Votre méditation philosophique amorce peut-être une rupture intérieure, mais son authenticité se mesurera à ses conséquences concrètes.
Si, comme l'avançait Hannah Arendt (1963), penser constitue déjà une forme de résistance, alors votre réflexion marque un premier pas significatif. Ce seuil franchi dans la pensée appelle maintenant un franchissement dans l'action – non pour convaincre autrui, mais pour vous reconstruire vous-même à la lumière de ces principes nouvellement embrassés.
Sénèque nous rappelle que « la philosophie n'est pas un spectacle fait pour attirer le public ». Elle est un labeur exigeant, souvent solitaire. Si c'est ce travail que vous avez entamé, alors il mérite non l'ironie, mais l'attention sérieuse due à tout cheminement authentique.
Avec l'attention que mérite une pensée qui ose s'exposer à la clarté du jour.
Regards Croisés, 21/05/2025
Colonel Alfred Innocent Museremu est un officier de police nationale et cadre du tristement célèbre service des renseignements (SNR) du Burundi, connu pour son rôle dans des opérations sécuritaires controversées et des accusations de violations des droits humains surtout en 2015. Sa réflexion philosophique sur X semble être une démarche personnelle pour partager une pensée introspective, possiblement en décalage avec son passé professionnel tumultueux.
Ce qui est drôle mon cher blaise, c’est que du fond du trou où tu es terré, un pauvre imbecile comme toi croit pouvoir attirer l’attention de MUSEREMU avec quelques phrases rédigées en langue soutenue..
Tu estimes vraiment que tu mérites son attention?